Sous surveillance : chronique ratée d'un terrorisme engagé

8 Mai 2013



Robert Redford retourne derrière la caméra. Avec Sous surveillance, Il s’offre une très belle distribution, composé de Shia Labeouf, Susan Sarandon, Stanley Tucci et Robert Redford, pour nous retranscrire à l'écran cette adaptation du roman éponyme de Neil Gordon sorti en 2003.


Sous surveillance : chronique ratée d'un terrorisme engagé
En 1969, la guerre du Vietnam bat son plein. Face à ces horreurs, un groupe de militants radicaux appelés Weather Underground, revendique une vague d’attentats aux États-Unis pour protester contre cette guerre sanglante tuant de nombreux innocents. La plupart furent arrêtés, mais quelques-uns échappèrent à la justice... Jusqu'à aujourd'hui.
Ben Schulberg, jeune reporter ambitieux, fera ses recherches sur ces anciens activistes rattrapés par leur passé, suite à l'arrestation de Sharon Solarz, l'amenant jusqu'à Jim Grant, un avocat apparemment sans histoires… Lorsque celui-ci disparait brusquement, le journaliste se lance sur sa piste, déterminé à le retrouver avant le FBI.

Un Acteur-réalisateur irréprochable

Robert Redford s’attaque à l’histoire des États-Unis et à ses heures sombres à la fin des années 1960. Il réussit à faire de cet évènement très américain une cause internationale. Tout le monde peut se sentir touché par ces actes de révoltes.
Le film débute par des images d’archives de différentes manifestations et des violences. Après ce court instant rétrospectif, le spectateur entre directement dans l’action.
On s’attache très rapidement au personnage incarné par Robert Redford qui essayera par tout les moyens de retrouver ses anciens camarades activistes.

Des erreurs de parcours

On est à la limite du mélodrame. Le réalisateur entremêle la vision du jeune journaliste et celle de l’ancien activiste. Ce mélange va rendre confuse et dense l'oeuvre de l'homme qui murmurait à l'oeil des chevaux. On se perd entre toutes ces informations, un seul point de vue aurait suffi. La distribution est mal exploitée. Robert Redford incarne à l'excès l’un des activistes aux multiples identités. Son âge commence à le rattraper, sa couleur châtain n’arrange rien de même que ça fille de douze ans qui aurait pu être sa petite-fille. Suan Saradon va être l’élément déclencheur de la poursuite des activistes, son jeu est réaliste, malgré une scène qui frôle le pathos. Shia Laboeuf est l’un des rares jeunes acteurs du film.
Il va stagner sur ses positions et il faudra attendre la fin du film pour voir une évolution. Cette distribution de prestige, par son expérience, va malheureusement rendre monotone l’intrigue. L’angle est encore remis en cause dans ce choix.

Les intentions sont bonnes, le fond également, seule la forme ne met pas en avant le scénario qui n'est pas véritablement exploité.
Robert Redford s'enfonce dans un film mal exploité, montrant sans ambigüité sa vision de notre monde actuel, comme la chasse à l’homme de ces activistes que l'on pourrait croire de mèche avec Al-Quaida, ou le reporter, joué par Shia Laboeuf, qui nous rappel la gloire passée de Redford dans « Les hommes du président ».
Robert Redford, nostalgique des années 1960/1970, ou narcissique à souhait ?

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Jérémy BICHON
Rédacteur (étudiant en licence de science politique). Jeune aspirant au développement du... En savoir plus sur cet auteur